AMON AMARTH


Le réveil des Géants...


Dans l’Edda poétique, une magicienne décrit ainsi l’incendie provoqué par Surtur et son épée lors du combat des Géants contre les Dieux le jour du Ragnarök : « Le soleil s’obscurcira, la terre sombrera dans la mer, les étoiles resplendissantes disparaîtront du ciel. La fumée tourbillonnera, le feu rugira, les hautes flammes danseront jusqu’au ciel ». Voici donc le programme des festivités pour ce huitième album des Vikings suédois dont l’artwork illustre une nouvelle fois à merveille leurs propos.   

Interview également parue dans le Metal Obs' 47 de Mai / Juin 2011

Entretien avec Olavi Mikkonen (guitare) par Seigneur Fred
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Vos voisins finlandais de Korpiklaani m’ont récemment parlé d’une tournée un peu spéciale dont ils revenaient tout juste : la croisière « 70 000 Tons Of Metal » en mer des Caraïbes où vous étiez aussi à l’affiche. Comment c’était ?
C’était très agréable, et assez fou ! Comme tu dis, c’était assez spécial et plutôt inhabituel à faire pour un groupe, une croisière dans les Caraïbes. Il existe par chez nous, en mer Baltique, des croisières de ce type, entre la Suède et la Finlande, mais ça ne dure que 24 heures. Là, c’est un périple de cinq jours, avec du soleil, de la chaleur, à boire (de la bière essentiellement)… Et on écoute de la bonne musique à volonté (rires).

C’était presque des vacances !
Tout le monde embarquait à Miami. On jouait deux fois, chaque groupe faisait deux sets durant la croisière. Donc on jouait, puis on avait l’autre soirée de libre, puis on rejouait, et de nouveau une soirée de libre. Bien sûr, quand tu joues, tu ne peux pas trop picoler la journée car sinon tu ne peux pas assurer ensuite le soir venu (rires). Dans ce cas, je ne buvais que de l’eau (rires). Et c’était cool car il n’y avait pas de backstage. Tous les groupes étaient là, parmi les fans. Tu pouvais manger, écouter les concerts, t’asseoir à côté de tes artistes favoris. C’était vraiment fantastique : voyager en mer en cette saison avec le soleil, avec tous ces groupes : Saxon, Fear Factory, Testament, Blind Guardian… J’espère qu’il y en aura d’autres à l’avenir.

La dernière fois que vous avez joué à Paris, c’était en tant qu’invités sur la tournée Unholy Alliance Tour 3 avec Mastodon, Trivium, et Slayer en 2009 au Zénith. Vous n’aviez pas les meilleures conditions pour ouvrir, notamment au niveau des lumières. Ce fut quand même un bon moment ?
Oui, bien sûr ! C’est un rêve qui est devenu réalité pour notre groupe. Et forcément, dans une telle tournée, tu ne peux pas utiliser trop de matériel pour toi, tu as moins de moyens car tu n’es pas en tête d’affiche. Slayer avait ses propres lumières. Nous, on s’en moque un peu en fait. Cela n’a pas trop d’importance. On vient jouer là où on veut bien nous recevoir et une fois sur scène, on joue ! On était ravis de partager cette affiche avec eux.

As-tu gardé de bonnes relations avec les gars de Slayer ?
Oui, notamment avec Kerry King (guitare). A chaque fois qu’on passe à Los Angeles ou bien qu’on se croise ailleurs, on se parle et s’apprécie beaucoup. Je pense que c’est bien de rencontrer quelqu’un comme lui qui ne te prend pas de haut. Je suis fan de Slayer depuis 1986 / 1987. Ce sont des mecs cools au quotidien.

 AMON AMARTH

Il ne me semble pas avoir entendu d’invité de renom cette fois-ci sur votre nouvel album Surtur Rising. Pourquoi ne pas avoir fait appel à votre ami Kerry King justement, comme vous l’aviez fait avec L.G. Petrov (Entombed), Roope Latvala (Children Of Bodom) ou Apocalyptica sur Twilight Of The Thunder God ?
Ah oui, pourquoi pas (rires) ? Ça aurait été incroyable, mais non. Il y a simplement quelques invités moins connus sur le nouvel album.

Il y a par contre des claviers sur quelques passages symphoniques…
Euh non, pas tout à fait. On a eu recours à un orchestre sur certains passages avec des violons et des violoncelles comme sur le titre final « Doom Over Dead Man ».

Votre précédent disque, Twilight Of…, a rencontré un franc succès. Pour le nouveau, vous avez dû ressentir une certaine pression, tout de même ?
Bien sûr, il y a eu un petit peu de pression, mais pas tant que ça. Je sais ce dont le groupe est capable depuis le temps, et je ne m’inquiète pas. Si nous n’avons pas assez de matériel ou si les dix nouveaux morceaux ne sont pas totalement satisfaisants, nous prenons notre temps jusqu’à ce que ça soit bon. Alors seulement on se met à enregistrer l’album.

Mais votre label Metal Blade doit vous presser, tout de même ?
Non, vraiment, même si trois ans se sont écoulés depuis Twilight… (rires). Ce sont des gens cools. Ils nous connaissent. Même s’ils sont parfois derrière notre dos, ils nous font confiance.

Vous avez de nouveau collaboré avec Jens Bogren, mais pas pour la batterie…
Oui, enfin Jens a changé de studio mais reste basé à Örebro. On a tout enregistré sauf la batterie aux Fascination Street Studios et Fredrik, notre batteur, a enregistré ses parties au Park Studio à Stockholm en présence de Jens également, son nouveau studio pour la batterie étant trop petit.

Elle sonne de manière un peu plus agressive, mais ce n’est pas trop technique.
Exactement, c’est ce qu’on recherchait. Cela reste puissant. On aime faire des choses plus cools mais aussi plus brutales et « in your face ». On ne cherche pas à faire plus compliqué que ça ne l’est.

Parfois, Johan, votre chanteur, aime rappeler que vous êtes avant tout un groupe de Death Metal.
Ouais (rires). Johan n’aime pas que Amon Amarth soit comparé à des groupes comme Korpiklaani (avec qui nous sommes amis) ou Finntroll. Nous ne jouons pas la même musique, il n’y a pas de partie folklorique dans nos chansons. Or, certains pensent immédiatement à cela lorsque l’on parle de Viking Metal. Nous jouons des mélodies basées sur des riffs Death et des structures Heavy Metal au sens large. Alors parlons de Metal, tout simplement !

Oui, c’est moins réducteur et ça permet de toucher un public plus large commercialement…
Euh, je ne vois pas les choses comme ça (rires). J’aime les choses brutales dans le Death Metal, les guitares accordées plus bas, le chant guttural comme Johan, mais j’aime beaucoup les groupes de Heavy Metal classiques comme Iron Maiden, Judas Priest, Accept… On essaie de combiner tout cela.

 AMON AMARTH

C’est pour ça que sur certains de tes soli de guitare, il y a ce touché Heavy Metal / Hard Rock.
Oui, sur l’intro de « For Victory Or Death », par exemple. On adore Wolf d’Accept… Il y a donc de jolis soli mélodiques un peu partout sur l’album.

Le titre de ce nouvel album peut paraître étranger à certains de nos lecteurs. Surtur est un des Géants dans la mythologie scandinave qui participe au Ragnarök, provoquant un vaste incendie, c’est bien ça ?
Oui. Surtur est le gardien du Muspellheim et c’est le génie du feu. Mais en fait il n’y a que deux chansons qui traitent véritablement de cela sur l’album, notamment « Destroyer Of The Universe » qui fait référence à ce géant. Nous avons décidé de nous en inspirer pour la nouvelle pochette. Surtur est un personnage impressionnant et attachant, c’est pourquoi il est représenté sur l’artwork avec son épée mettant le feu à la plaine du Vigrid au côté des cavaliers du Muspellheim lors du combat final contre les Dieux le soir du Ragnarök et ensuite partout sur Terre. Il tue alors le dieu Freyr dépourvu, lui, de son épée magique... Le reste de l’album aborde d’autres thématiques vikings. Il y a par exemple le loup géant Fenriz dans la chanson « A Beast Am I ». Cette chanson est très agressive puisqu’elle parle du combat contre le dieu Odin qu’il avalera lors du Ragnarök. Les paroles sont plus brutales sur ce morceau, tout comme la musique.

Pour conclure, quel est le rêve ultime que tu aimerais réaliser, que ce soit sur le plan professionnel avec Amon Amarth ou bien personnel, avant d’aller reposer un jour au Walhalla ?
Euh… Je ne sais pas (rires) ! Je dirais que la prochaine étape serait d’ouvrir pour Iron Maiden.

Alors dépêche-toi car ils vieillissent !
Ouais, je sais (rires).
 

AMON AMARTH - Surtur Rising
Metal Blade / Season Of Mist


Myspace : www.myspace.com/amonamarth