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Bloodbound...

Peu de gens connaissent aujourd’hui Artillery. Et pourtant, le groupe danois, considéré comme le Metallica européen dans les 90’s, a probablement sorti un des meilleurs albums de Thrash de tous les temps : By Inheritance (1990). Après une période un peu trouble qui a tout de même duré 20 ans, le groupe est revenu en 2009, plus fort que jamais avec un nouveau chanteur et un nouveau deal. En pleine période revival Thrash, Artillery va remettre les points sur les i. My Blood, deuxième album après la reformation, deuxième essai également avec le nouveau chanteur Søren, est un condensé de Thrash à l’ancienne avec des riffs acérés, des mélodies mémorables et des thématiques fortes.   
Interview également parue dans le Metal Obs' 47 de Mai / Juin 2011
Entretien avec Roget Miret (chant) par Sophie "Sophiecat" Carron
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Qu’est-ce qui rend My Blood meilleur que vos précédentes réalisations ?
On s’est éclaté à le réaliser, déjà. Je pense aussi qu’il a une bien meilleure production que celle de When Death Comes. Il a des éléments qui rappellent By Inheritance (1990) et en même temps, il contient la rage et l’aspect brut de nos premiers albums, Fear Of Tomorrow et Terror Squad.

Vous êtes 100 % Thrash : dans les thèmes, la pochette, la musique, le son abrasif et les riffs. C’est l’image que vous aimez donner ?
Oui, on adore ce style de musique, c’est aussi simple que ça. Je pense aussi que les fans de Thrash sont parmi les meilleurs au monde. Même si certains pensent qu’on est plus un groupe de Power Metal, nous, on considère qu’on fait du Thrash.

Ce côté Power Metal vient certainement du chant Heavy de Søren Nico Adamsen, votre nouveau chanteur.
Exact. Je pense qu’il a une superbe voix, qui me rappelle un peu celle de notre ancien chanteur Flemming (NDLR : Rönsdforf), même si certains pensent encore qu’ils sont totalement différents. Il n’y a qu’à réécouter « By Inheritance » pour se rendre compte de la similitude !

Il y a pas mal de nouveaux groupes de Thrash ces temps-ci. Suis-tu un peu cette nouvelle vague, ou es-tu resté coincé dans les 80’s et les 90’s ?
Un peu des deux. J’apprécie toujours autant les vieux classiques du genre, mais j’aime aussi de nouveaux groupes, comme Evile ou Bounded By Blood.

Votre musique a toujours été dominée par de supers riffs de guitares. C’est un aspect sur lequel vous travaillez particulièrement ?
C’est plutôt naturel, je dirais. Dans le Thrash de toute façon, les guitares sont toujours en première ligne, tu es obligé d’avoir de supers riffs. Après, la batterie doit aussi être percutante, et avec un bon chanteur et de vraies lignes de basse, tu ne peux qu’avoir de bons morceaux. 

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D’où te vient ce penchant pour les mélodies orientales, toujours présentes dans tes compos ?
Tout a commencé avec Led Zep je pense, et aussi Jethro Tull. Mais ça a pris une toute autre ampleur quand on a joué dans le sud de la Russie en 1989. C’était à côté de la frontière afghane, et on a un peu baigné dans ce type de musique. C’est là que Morten (NDLR : Stützer, frère de Michael et deuxième guitariste du groupe) a eu l’inspiration pour « Khomaniac » (première chanson de « By Inheritance » avec un riff arabisant monstrueux). Depuis, c’est devenu une marque de fabrique.

Quels sont les thèmes que vous avez abordés cette fois dans les paroles ?
« My Blood » parle surtout des liens du sang qui se transmettent de génération en génération. Søren vient de devenir papa et cette paternité l’a pas mal fait réfléchir sur tout ça. D’ailleurs, dans le clip de la chanson « Warrior Blood », tu pourras voir nos vrais enfants.

Penses-tu que les thèmes forts comme l’injustice, les problèmes sociaux, la guerre, etc., sont indissociables du Thrash ?
Totalement. Il y a des histoires qui reviennent, comme la brutalité policière, le fanatisme, la guerre… On a souvent traité ces thèmes, par exemple dans « Dark Days », « Khomaniac », « Terror Squad », « Fear Of Tomorrow » ou encore « At War With Science ».

Entre la catastrophe nucléaire au Japon, la guerre en Lybie et les émeutes dans plusieurs pays arabes, vous avez de quoi trouver l’inspiration pour les prochains albums…
Ouais, je pense que de ce point vue, on est largement servis.

J’ai l’impression que la sortie de la compilation « Through The Years » chez Metal Mind, qui regroupait les 4 premiers disques, a vraiment catalysé le retour d’Artillery.
C’est clair. Surtout pour Peter (NDLR : Thorslund, basse) et Carsten (Nielsen, batterie) car ils n’étaient pas de l’aventure Missing Link (autre projet des frères Stützer), ni de l’album B.A.C.K. d’Artillery.

Y a-t-il des moments que tu préfères, et d’autres que tu regrettes dans ta carrière ? Beaucoup de fans on été déçus par l’album B.A.C.K., justement.
Ecoute, chacun de nos disques a une signification particulière et nous représente à un moment donné. Fear Of Tomorrow est notre premier disque, donc il sera toujours spécial. Terror Squad est l’album qui nous a un peu fait exploser, By Inheritance est notre album le plus complexe, When Death Comes est celui du retour, le premier avec Søren… Le nouveau, My Blood, est le fruit d’un travail passionné d’une bande d’amis qui veulent s’amuser et montrer qu’ils aiment toujours autant le Thrash ! B.A.C.K. n’est pas un véritable album, il a été conçu comme un projet à part, même s’il est sorti sous le nom d’Artillery et qu’il contient probablement la meilleure chanson qu’on ait jamais composée : « Cybermind ».  C’est dommage qu’il ne soit pas si apprécié que ça.

Vous avez planifié des tournées pour promouvoir My Blood ?
Et comment ! Notre agence, Dragon Productions, basée en Allemagne, travail d’arrache-pied en ce moment même. Tu peux compter sur nous pour venir en France cette fois-ci.  Je voudrais aussi faire une dédicace à notre pote Laurent Ramadier (notre collègue de Snakepit, le cultissime magazine) et à tous les thrashers français. 

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