AMORPHIS


Once upon a time... 

Il était une fois l‘histoire de musiciens finlandais, messagers des temps anciens et modernes, qui publièrent des œuvres fantastiques et pleines de poésie inspirée de leur mythologie et de leur culture si particulière. Le simple fait d’évoquer The Karelian Isthmus, Tales From The Thousand Lakes, Elegy, Tuonela, ou plus récemment Skyforger, doit procurer à tout métalleux normalement constitué une certaine chaleur et en même temps une certaine froideur au fond de lui, caractéristiques de cette mélancolie scandinave. Ce groupe de Metal mélodique aux racines Death mais aussi progressives et folkloriques, c‘est bien entendu Amorphis, l’une des formations majeures depuis 1990 de la prolifique scène finlandaise. Faisons le point aujourd’hui sur leur féconde discographie et découvrons ensemble leur nouvelle saga intitulée The Beginning Of Times…  
Interview également parue dans le Metal Obs' 48 de Juillet / Août 2011
Entretien avec Niclas Etelävuori (basse) par Seigneur Fred et Sophie Carron
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Depuis l’arrivée de votre nouveau chanteur Tomi Joutsen en 2005, Amorphis est très productif et est entré dans une nouvelle ère artistique. Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien ?
Nous aimons tous ce que nous faisons. Quand Tomi Joutsen nous a rejoints, nous avons trouvé en lui un type qui est aussi motivé par la musique que nous. Nous ne forçons rien, les choses se font naturellement.

L’année dernière, Nuclear Blast a sorti une compilation de vieux morceaux réenregistrés avec Tomi au chant : Magic & Mayhem - Tales From The Early Years. Etes-vous satisfaits du résultat final ?
Il y a dix ans, nous avons sorti deux compilations pour notre dixième anniversaire et maintenant nous allons fêter notre vingtième anniversaire. Il y a eu beaucoup de changements dans le groupe entre temps, surtout depuis que Tomi nous a rejoints, il a apporté beaucoup de nouveaux fans. Il était inutile de ressortir les vieux morceaux tels quels, nous voulions que les fans entendent une version à la sauce 2010 de nos classiques.

Qui a choisi la liste des anciens morceaux ?
Nous avons choisi ceux que Tomi chante en live. Nous les jouons depuis des années et nous en changeons quelques-uns de temps en temps. Maintenant, ils seront sur un seul et même album pour les fans.

A la fin de la compilation, vous reprenez le « Light My Fire » des Doors. Qu’avez-vous pensé de la reformation des Doors avec Ian Astbury (The Cult) au chant ?
J’en ai entendu parler mais je n’ai pas écouté. Je trouve qu’Ian Astbury est un super chanteur, je suis impatient d’entendre cela.
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Quelques mots aussi sur votre DVD / CD live Forging The Land Of Thousand Lakes ?  Le packaging est superbe et l’enregistrement très bon…
Nous voulions faire un DVD depuis longtemps mais cela n’a jamais pu avoir lieu pour diverses raisons. J’en suis toujours aussi content et il y a également la version blu-ray qui a l’air excellente. On était sous pression pendant la production car les fans l’attendaient depuis un bail et nous voulions leur donner le meilleur. Au départ, c’était censé n’être qu’un seul concert mais nous en avons ajouté un autre, puis un documentaire, des clips vidéo et des photos. Le truc a pris du poids et est bien meilleur que ce que nous attendions au départ.

Aujourd’hui, vous êtes de retour avec un nouvel et dixième album, The Beginning Of Times. A-t-il été aussi inspiré par le long et épique poème finlandais Kalevala, comme vos précédents albums (Tales From A Thousand Lakes en 1994, Eclipse en 2006, et plus récemment Silent Waters et Skyforger) ?
Oui, le personnage principal est Väinämöinen cette fois. Tous nos albums sauf The Karelian Isthmus, Tuonela, Am Universum et Far From The Sun sont inspirés par lui, d’une manière ou d’une autre.

Le titre est mystérieux. C’est un album concept ?
Selon Kalevala, Väinämöinen le créateur est né dans un œuf d’aigle, c’est ce qu’on peut voir sur la pochette. Les morceaux parlent de Väinämöinen et de ses créations sur Terre depuis le début des temps.

Vous avez travaillé avec Marco Hietala (Nightwish, Tarot) pour les chants sur ce nouvel album. Quel a été son rôle exact pendant l’enregistrement ?
Après avoir fait la batterie, la basse et la guitare, nous avons entamé une tournée européenne et la tournée Magic & Mayhem. Après, Tomi est allé chez Marco à Kuopio et ils ont travaillé les chants. Il nous a aidés sur quelques arrangements. Tomi travaille déjà avec lui depuis les albums précédents donc il était à l’aise. Avec les deux tournées, nous avons eu plus de temps pour travailler les chants avant de les enregistrer : le résultat est donc plus abouti.

On dirait qu’il y a plus de vocaux Death par rapport à Skyforger, par exemple sur « Battle For light », « The Enemy » ou « Crack In Stone ». C’est Tomi qui chante ?
Tomi Joutsen fait tous ces chants-là. Il est clair que nous devions avoir les deux chants car il a une voix excellente dans les deux registres. A chaque nouvel album, il apporte quelque chose d’inédit.

Parfois cependant, Amorphis semble hésiter en veillant à ne pas trop utiliser de growls. Vous êtes encore fiers de vos racines Death Metal ?
Les deux chants sont bons, je trouve. Si nous ne choisissions que l’un des deux, notre musique perdrait une certaine dimension. Cela rend aussi les concerts plus intéressants, on peut passer du très soft au Metal extrême. Le seul album vraiment Death Metal de la discographie d’Amorphis est The Karelian Isthmus, et il est excellent. Depuis celui-ci, je ne qualifierais plus vraiment Amorphis de groupe Death Metal.

Qui est la douce chanteuse que l’on entend par moment aux côtés de Tomi ?
Elle s’appelle Netta Dahlberg. Elle était dans le studio et on lui a donc demandé de faire quelques parties de chant pour nous. Sa voix est superbe.
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Les mélodies à la guitare, les claviers et les chants sont toujours prenants et épiques. Comment composez-vous au sein du groupe ? Quel est ce secret finlandais ?? (rires)
En général, on répète pendant un mois avant d’entrer en studio, et là nous jouons toutes les idées qui nous viennent. La moitié de tout cela finit sur l’album mais il y a beaucoup de choix à faire. Nous sommes très ouverts bien que nous ayons chacun nos préférences musicales et notre style. Ça semble bien fonctionner entre nous depuis le temps.

Le dernier morceau, « Beginning Of Time », est très Rock. C’est votre manière de rendre hommage aux 70’s ?
Notre claviériste, Santeri Kallio, est influencé par le Rock des années 70 et le Metal des années 80, tout comme nous. Mélange les deux, et tu obtiens le son d’Amorphis.

Qui a dessiné la pochette de The Beginning Of Times ? Elle est dans la même veine que celle du précédent album…
C’est la même personne : Travis Smith. Il a une bonne vision de ce que l’on veut. Il a aussi fait Silent Waters et Eclipse pour nous, en plus de Skyforger et du nouveau.

Vous êtes toujours fiers de votre album Tuonela qui était moins Metal et plus Rock ?
Tuonela est un super album de Rock. Je trouve qu’il y a plein de bons morceaux dessus. Je pense aussi que Pasi Koskinen a chanté comme jamais sur celui-là.

Pourquoi ne participez-vous pas au Hellfest cette année ?
Je crois que nous étions prévus mais nous avions déjà des dates au Japon et à Taiwan. J’espère que nous pourrons y aller l’année prochaine. Nous ferons une tournée en France l’hiver prochain.

AMORPHIS - The Beginning Of Times
Nuclear Blast / PIAS


Myspace : www.myspace.com/amorphis