UDO


Robots & Co...


Avec Rev-Raptor, son 13ème album, U.D .O. reste fidèle au Heavy Metal agressif de ses débuts en ajoutant toutefois une petite touche de modernité. Que l’on y souscrive ou pas (grandes sont les chances qu’il reçoive des volées de bois vert, comparé au dernier Accept), son leader fait encore preuve d’une vitalité étonnante à 59 ans. Metal Obs’ s’est un peu soucié du petit cœur qui battait sous la carapace de ce gros dur.

Interview également parue dans le Metal Obs' 48 de Juillet / Août 2011

Entretien avec Udo Dirkschneider (chant) par Philippe Saintes - Photo live : J.C. Baugé / DeadlyPix
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Udo, on retrouve sur le CD l’énergie et l’agressivité d’albums comme Breaker, Restless And Wild ou Mean Machine mais avec un son moderne…
Nous sommes effectivement revenus à nos racines, au Heavy Metal pur et dur des débuts. Mais les compositions sont fort différentes de ce que nous avons fait dans le passé. Rev-Raptor est beaucoup plus expérimental. Aujourd’hui, nous devons convaincre une nouvelle génération et je crois que Rev-Raptor représente vraiment la musique que les kids veulent entendre d’U.D.O. Nous ne sommes plus en 1980. Cet album ouvre pour nous un nouveau chapitre. On est bien décidés à poursuivre dans cette voie. 

Quels sont les thèmes qui vous ont inspirés pour cet album ?
Je m’inspire généralement de ce que l’on peut entendre et voir tous les jours à la télé ou dans la rue. Toutefois, cet album est orienté science-fiction.  Certains textes parlent de machines et de robots, d’autres d’expériences personnelles. Le single « Leatherhead » évoque un  gang de rue. La chanson « Renegade » fait référence au côté sombre du FBI et de la CIA. Enfin, « Dr. Death » raconte l’histoire d’un serial killer.

Que signifie le titre de l’album, Rev-Raptor ?
Le Rev-Raptor est une forme d’intelligence artificielle. Le concept est celui  d’un super robot policier qui, suite à un incident, ne peut plus être contrôlé et devient extrêmement dangereux.



Une pochette aux couleurs fluo pour un CD pur style rentre dedans, c’est un choix étonnant, non ?
Nous étions un peu sceptiques au début mais finalement nous avons accroché à ce style BD. C’est le graphiste qui avait travaillé sur Mastercutor qui a conçu la pochette. Il a également créé des personnages en relation avec les chansons « Dr. Death », « Leatherhead », « Days Of Hope And Glory » et « Fairy Tales Of Victory ». On peut voir tous les dessins dans le livret.

Combien de titres avez-vous finalement enregistré ? On compte pas moins de cinq versions de Rev-Raptor : digipak, vinyle, limited box…
On a enregistré 17 titres mais seulement 13 figurent sur la version normale du CD. Avant, tu pouvais te contenter de 10 ou 11 morceaux par album. Mais aujourd’hui, il faut répondre à une demande commerciale, ajouter des titres selon les pressages. Je n'aime pas trop le système des bonus tracks mais les gens en demandent toujours davantage.

On le sait moins, mais tu es un fervent défenseur de la cause animale. L’an dernier, U.D.O a reversé les bénéfices du single « Jingle Balls » à la société de défense des animaux PETA.
Oui, c’était une idée collective du groupe et de notre management. Je suis très sensible à la cruauté dont sont victimes les animaux. Je n’ai personnellement pas d’animal de compagnie à la maison. C’est un choix cohérent quand on est éloigné de son domicile pendant plusieurs mois en raison des tournées.

Quel est ton sentiment sur la catastrophe nucléaire de Fukushima ?
C’est un vrai cauchemar. C’est aussi très inquiétant. Pourtant, il existe des solutions alternatives au nucléaire. Le changement de cap est urgent et il doit être planétaire. Nous envisageons de participer à un concert ou un festival pour apporter notre soutien au peuple japonais.

Toujours pas lassé de la vie en tournée ?
Oh non ! C’est la partie la plus agréable de ce métier. J’adore les tournées. Particulièrement quand tu dois défendre un nouvel album sur scène. J’aime voir la réaction des fans face aux nouvelles compositions. On devrait au moins donner quatre shows en France cette année.

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Que penses-tu du dernier album d’Accept, Blood of the Nations ?
Disons que je m'attendais à un bon album de la part de mes anciens partenaires. C'est normal quand tu mets 10 ans pour composer de nouvelles chansons (rires). Leur nouveau chanteur (NDLR : Mark Tornillo) est excellent et la production ne souffre d’aucun défaut. Andy Sneap, le producteur, est à la base un fan d’Accept. Il a conduit le groupe dans une bonne direction.

Quelles sont tes relations aujourd’hui avec les membres d’Accept ?
Elles sont très mauvaises, je ne m’en cache pas. L’an dernier, Wolf Hoffmann a voulu reformer le groupe d’origine sans Stefan Kaufmann (NDLR : ancien batteur d’Accept et actuellement guitariste de U.D.O.). Je ne pouvais pas accepter sa proposition. Il m’a alors reproché de ne m’être jamais investi dans le groupe. C’est franchement insultant. Il y a eu d’autres coups bas sur lesquels je préfère ne pas m’étendre. Pour moi, cette page est définitivement tournée. Je ne veux plus parler des gens d’Accept !

Au moment de cet entretien, il y a du foot à la télé. Je sais que tu es un passionné du ballon rond... 
Effectivement, mais en raison de la tournée promo, j’ai raté la dernière journée de Champions League. Hier j’étais en interview toute la journée à Londres et je n’ai pas pu voir le plantureux succès de Schalke sur l’Inter Milan (5-2). Mais bon, c’était pour la bonne cause (rires).
 

U.D.O. - Leatherhead
AFM / Underclass



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