ULVER


Nous ne ferons plus jamais d'album Metal, c'est certain !!!



Ulver revient avec un album très calme, à l’ambiance très britannique, au vu du titre Wars Of The Roses. Ses sept morceaux vous emmènent en voyage, doucement. En route vers la magie norvégienne…


Interview également parue dans le Metal Obs' 48 de Juillet / Août 2011

Entretien avec Kristoffer Rygg (chant) par Sophie Carron
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Cet album est beau, pur et émouvant. Où a-t-il été écrit et produit ?
Il a été fait très vite, en 2 mois. Nous l’avons produit à Londres et à Oslo en quelques sessions seulement. Nous n’avions jamais produit un album aussi rapidement.

Pourquoi avoir choisi d’enregistrer à Londres avec deux producteurs, John Fryen (Depeche Mode) et Jaime Gomez Arellano (Cathedral, Gates of Slumber) ?
Notre ingénieur du son Chris Fullard connait Jaime, qui a son studio là-bas. John n’a pas vraiment produit l’album, il l’a mixé seulement. Nous devions enregistrer assez vite car notre date butoir était assez proche, avec la tournée qui arrivait. Nous avons donc dû laisser certaines choses de côté et ne pas trop peaufiner.

L’artwork est très épuré. Que représentent ces 2 anges qui semblent porter chacun un monde différent ?
Ce ne sont pas vraiment des anges même si on pourrait penser qu’ils représentent le bien et le mal. Il n’y a pas vraiment de message religieux dans notre album, ni de direction précise.

C’est très inhabituel pour des hommes d’écrire une telle musique…
Nous avons toujours eu un côté très féminin.

Le titre de l’album Wars Of The Roses fait référence à l’Histoire anglaise (le conflit entre les familles Lancaster et York). Pourquoi l’avoir choisi ?
Cet album a quelque chose de très anglais mais nous ne voulions pas nécessairement parler de l’Histoire de l’Angleterre au Moyen-Age. Ce titre m’est venu de façon intuitive, tout comme les morceaux.

Vous revenez d’une tournée en Europe où vous avez choisi de jouer cet album dans son intégralité. Le pari était plutôt osé sachant que le public ne connaitrait aucun des morceaux et risquait d’être déçu de ne pas entendre leurs titres préférés.
Les gens ne nous perçoivent pas comme un groupe habituel, de toute façon. Ils s’attendent à ce qu’on fasse quelque chose de spécial, ça nous laisse la liberté de faire ce qu’on veut finalement. Au lieu de faire une nouvelle setlist, on a voulu expérimenter ça. C’est dommage que certains aient été déçus que nous n’ayons pas joué leurs morceaux préférés. Dans le Jazz ou le Classique, la « vraie » musique en live, les gens ne connaissent pas non plus les morceaux à l’avance. Cette habitude vient de la culture Pop Rock, c’est triste. Mais ça ne veut pas dire que nous allons faire ça tout le temps, car vers la fin de ces 13 shows nous avons aussi senti qu’il manquait un petit quelque chose. Nous allons donc procéder à quelques réaménagements.

 ULVER

Vous avez choisi de ne pas jouer en live pendant 2 ans. Cela n’a pas été trop bizarre de revenir et faire le Hellfest ?
Même à nos débuts, nous étions plus ou moins cachés. Nous avions arrêté de jouer car nous ne voulions pas trop nous exposer. A propos du Hellfest, je dois bien avouer qu’on était décalqués, on avait roulé toute la nuit pour arriver à temps. En plus, on était complètement saouls sur scène car on avait picolé comme des dingues pour décompresser ! Mais c’était excellent.

Travailles-tu ta voix pour qu’elle soit si pure ?
Je ne fais rien pour ma voix mais je remarque qu’elle change avec le temps, je vais devoir m’y adapter.

Pourquoi avoir choisi de chanter avec une femme sur « Providence », un titre à la fois romantique et sombre ?
La plupart de nos morceaux ont quelque chose de romantique, et celui-ci peut-être plus avec le chant féminin, mais il est en fait très sombre : il évoque la perte de tout ce qui nous entoure. C’est une sorte de romantisme très austère, très froid. Nous aimons la notion d’amour, mais comme on dit, l’amour est fou.

Que dirais-tu si un prof d’Anglais donnait à étudier la chanson « Stone Angels », sur laquelle Daniel O’Sullivan récite un poème de l’Américain Keith Waldrop ?
L’éducation nationale ici en Norvège nous suggère dans ses programmes car nous utilisons le vieil anglais dans nos textes, donc certains professeurs intègrent nos morceaux dans leurs cours pour les rendre plus accessibles et intéressants. Nous en sommes fiers, on se dit que ce que nous faisons a un impact. 

Votre label n’a pas fait de bonds en découvrant ce morceau de 15 minutes ?
Non. C’est aussi pour cela que nous avons voulu travailler avec Kscope : ils sont très ouverts et nous font confiance. Certains labels surestiment trop leur capacité à savoir ce qui va marcher ou pas. Notre musique est très ouverte. Je suis toujours surpris, quand je vais à l’école pour conduire ma fille, que des gens, des avocats en costard par exemple, viennent me voir pour me parler de ma musique.

Le prochain album sera-t-il plus rapide ou toujours aussi calme ?
Nous ne ferons plus jamais d’album Metal, ça c’est certain. Mais il sera sûrement un peu plus psychédélique, comme ce que nous avons pu faire avant Wars Of The Roses.


ULVER - Wars Of The Roses
Kscope / Wagram



Myspace : www.myspace.com/ulver1