SEPULTURA

Carpe diem...



Il y aura toujours un avant et un après Max Cavalera dans l’histoire du célèbre groupe brésilien. Mais la vie continue, et même depuis le départ du petit - mais costaud - frangin Igor à la batterie, Sepultura n’a jamais lâché l’affaire ni cédé aux tentations mercantiles. Kairos, le douzième album studio, présente un groupe revigoré et toujours aussi intègre, à l’image de son sympathique guitariste Andreas Kisser. Voici quelques extraits d’une longue interview en tête-à-tête dans leur tour bus à Blois le 17/07/11, sur fond de blagues de Paulo Xisto (basse) en anglo-portugais. 

Interview également parue dans le Metal Obs' 49 de Sept. / Oct. 2011

Entretien avec Andreas Kisser (guitare) par Seigneur Fred
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Ton emploi du temps est plutôt chargé, entre la tournée de Sepultura qui débute en Europe et ta participation au Big Four au sein d’Anthrax. Comment as-tu été recruté à la place de Scott Ian ?
Oui, tout à fait, ça rallonge ma liste (rires) ! Concernant ce remplacement à la guitare, Scott m’a appelé en décembre dernier et m’a expliqué qu’il allait être papa pour la première fois en juillet 2011 : « On a pensé à toi, on s’est dit que tu serais le guitariste idéal pour me remplacer durant la tournée du Big Four aux côtés de Rob Caggiano (guitares) ». J’étais si honoré que je ne pouvais pas refuser. C’était très positif, ce n’est pas comme s’il était malade ou rencontrait des problèmes. Scott m’a très bien préparé, il m’a montré plein de trucs, même des morceaux du nouvel album. J’ai pris le temps ensuite de beaucoup travailler de mon côté malgré mon actualité chargée avec Sepultura. Et on n’a répété qu’une seule fois avec les gars d’Anthrax au complet avant notre premier show (rires) !

A propos de votre nouvel album maintenant, peux-tu expliquer le terme « Kairos » aux lecteurs ?
C’est un mot grec à l’origine. Il renvoie au concept du temps, pas dans le sens chronologique, mais dans le sens d’instant spécial : une opportunité, un évènement, en quelque sorte. En fait, on traite ici de notre propre histoire, de ce qui nous a construits et influencés, que ce soit au niveau des textes, de la musique, les expériences de la vie. Tu sais, aujourd’hui, on vit le moment présent avec Sepultura… Je parle du Sepultura de 2011, on ne revient pas en arrière. Bien sûr, nous respectons notre passé mais nous ne sommes pas nostalgiques. Kairos montre bien qui nous sommes aujourd’hui et ce que nous faisons : tourner, partager, évoluer.

On peut tout de même noter l’influence d’albums cultes comme Arise ou Chaos A.D. sur certains morceaux (« Spectrum », « Kairos ») à travers des riffs, des rythmiques, des ambiances…
Oui et non. On n’a pas pris d’éléments de ces albums en se disant : « Tiens, essayons ça de nouveau ». Par contre, en décembre 2010, on a rejoué l’intégralité de notre album Arise dans un club Metal de Sao Paulo pour un concert privé. Ça n’a pas été enregistré. Forcément, ce genre de choses peut nous influencer lors du processus de composition dans les riffs...

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Qu’est-ce qui te motive encore après toutes ces années ?
La vie elle-même (rires) ! Quand tu es musicien professionnel, tu te dois d’être pro et d’agir comme tel. Bien sûr, comme tout le monde, il peut t’arriver d’être moins en forme ou de ne pas avoir le moral (NDLR : il montre alors son manager en riant et disant que comme lui, il faut gérer les incidents et autres imprévus de tournée). La musique, c’est ça ma vie : je voyage, j’ai la chance de rencontrer des gens, je participe au Big Four avec Anthrax, je joue avec d’autres musiciens traditionnels au Brésil. J’adore aussi la musique classique et le Blues. Etre musicien, ce n’est pas juste vendre des disques ou des mp3 et s’afficher en photo dans les magazines. J’ai une famille à Sao Paulo, 3 enfants et un boulot que j’aime.

As-tu écouté Mixhell, par hasard, le nouveau projet Electro d’Igor Cavalera ?
Je n’aime pas trop le style. Je ne saisis pas bien la démarche, mais c’est plutôt pas mal. Il y joue de la batterie, mais d’une manière différente avec des boucles et des beats lancés par un DJ. Il fait ça avec sa femme, Laima Leyton. Iggor (NDLR : nouvelle orthographe de son prénom) est heureux de ce qu’il fait donc je suis content pour lui.

A propos de Max cette fois, qu’en est-il du projet de reformation de Sepultura avec l’ancien line-up ? On dit que tu as recroisé Gloria Cavalera (la femme de Max) récemment…
C’est vrai que j’ai recroisé Gloria. On s’est dit bonjour, rien de plus. C’est stupide de ne plus se parler du tout. On a discuté brièvement mais n’avons pas parlé business. Ressasser l’époque du vieux Sepultura, parler de projet de reformation avec Max et Igor, ça va bien 5 minutes mais ce n’est pas ça qui est important… Notre nouvel album Kairos vient de sortir, et puis j’ai un concert à assurer ce soir (rires) !


SEPULTURA - Kairos
Nuclear Blast / PIAS



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