Terrorizer


Des morts très vivants... 


Terrorizer est certainement un des groupes qui incarne le mieux l’appellation « culte ». Formé par des pionniers de la scène extrême à la fin des 80’s, le groupe va sortir un premier album historique, Wolrd Downfall, qui va littéralement définir le genre Grindcore, soit un mélange de Death ultra-brutal avec une furie HXC/Punk. De manière assez surprenante, le groupe revient en 2006, avec un line-up un peu modifié : David Vincent (Morbid Angel) et Oscar Garcia sont remplacés par les inconnus Anthony « Wolf » Rezhawk (chant) et Tony Norman (basse), aux côtés de Pete Sandoval (Batterie) et Jesse Pintado (guitares). Et alors que le groupe semblait partir pour avoir une deuxième vie, le moteur du groupe, Jesse Pintado, décède brutalement. Tout le monde pensait alors que Terrorizer était mort et enterré. Mais c’était sans compter sur la volonté de Pete Sandoval et « Wolf », qui se sont adjoint un nouveau line-up pour composer ce troisième album, avant de récupérer Mr David Vincent en personne au poste de bassiste !  Nous avons donc sollicité le groupe pour un entretien extrêmement riche avec le chanteur « Wolf » (et quelques apparitions de Pete Sandoval) pour évoquer ce retour incontournable sur la scène extrême.
Interview également parue dans le Metal Obs' 52 de mars / avril 2012
Entretien avec Anthony « Wolf » Rezhawk (chant), par Yath
Rechercher : dans l'interview
Les circonstances autour de ce troisième album ont été, on l’imagine, dramatiques avec le décès de Jesse Pintado en 2006. Qu’est-ce qui vous a poussés à continuer l’aventure malgré tout ?
Wolf : Oui, c’est clair. En fait, dès 2008, Pete (Sandoval, batterie) m’a appelé pour me proposer de faire une démo pour un futur album de Terrorizer. Et on a bien sûr évoqué l’absence de Jesse à ce moment-là. Pete m’a dit qu’il portait encore la flamme pour Terrorizer, au plus profond de son âme, et il m’a aussi rappelé que Jesse aurait aimé qu’on fasse vivre le groupe, ce qui m’a immédiatement convaincu et motivé.
 
Parle-moi un peu du nouveau line-up. Tu es toujours là, avec Pete Sandoval à la batterie. Vous avez accueilli la guitariste Kat Culture et surtout, David Vincent est de retour à la basse ! 
En fait, on a commencé l’album en travaillant avec un autre bassiste de session. Mais notre label, qui est le même que celui de Morbid Angel (Season Of Mist) nous a suggéré de contacter David Vincent pour le réintégrer. Franchement, je n’y croyais pas, il avait l’air tellement occupé avec le retour de Morbid Angel, et je dois dire qu’on a été surpris qu’il accepte notre offre et qu’il adapte son emploi du temps ! Quant à Kat Culture, c’est une guitariste à laquelle j’avais immédiatement pensé. J’ai joué avec elle pendant près de 10 ans au sein de Resistant Culture. C’est d’ailleurs une des dernières guitaristes à avoir joué avec Jesse Pintado, puisqu’il jouait aussi dans Resistant Culture ! Au début, elle devait juste nous filer un coup de main pour les démos, mais ça s’est tellement bien passé que Pete lui a proposé de rester et elle a immédiatement accepté. Elle joue de la guitare depuis toujours, elle a une formation classique, elle fait aussi du violoncelle et travaille comme ingé-son. C’est un sacré atout pour le groupe !

Et Pete, comme se porte ton dos ? Quand as-tu enregistré la batterie pour l’album ?
Pete : J’ai enregistré l’album avant mon opération, en janvier 2009. Aujourd’hui, après l’opération, j’ai retrouvé environ 90% de mes capacités et franchement, je me sens tellement mieux qu’avant ! Je me sens fort et tout à fait capable de reprendre la route et me donner à 100% sur scène. Je suis extrêmement fier de ce nouvel album et j’ai hâte de le défendre sur scène !

Terrorizer

J’ai l’impression que Terrorizer va rentrer dans un rythme plus « classique » avec des sorties et des tournées plus régulières et plus fréquentes.
Wolf : Exact. Les fans n’arrêtaient pas de réclamer un nouvel album et on est fier d’avoir Hordes Of Zombies à leur proposer. Maintenant, je te garantis aussi que le groupe va rentrer dans un bon rythme pour proposer des sorties plus régulières. Je peux même te dire qu’on a déjà du nouveau matos pour un futur album ! De toute façon, si on arrive à se voir plus souvent, à tourner, ça va également booster notre inspiration pour maintenir la qualité de nos productions.

Ce nouvel album a une caractéristique très claire, il est dominateur. Le son est surpuissant et les rythmes très lourds. C’était une volonté claire de votre part ?
Parfaitement. Notre album se devait d’être dominateur, avec une force ultime pour enflammer notre Death Metal avec un feu Grindcore.
 
Le statut culte du groupe vous impose forcément des responsabilités auprès des fans, qui prennent vos productions très au sérieux. Est-ce quelque chose dont vous vous sentez prisonniers ?
Prisonniers, non.  On croit trop en l’importance pour chacun de prendre ses propres décisions pour nous laisser guider notre attitude par les autres. Ceci dit, on écoute beaucoup nos fans et on aime les remarques constructives. Mais si c’est pour se faire dénigrer par des types qui ont passé une sale journée et qui se défoulent derrière leur clavier… On a composé une chanson sur ces types d’ailleurs, elle s’appelle « Wretched » !

Terrorizer

Est-ce que l’esprit originel du groupe est encore là, même si musicalement, le style de Terrorizer a un peu changé ?
Hordes Of Zombies reflète parfaitement notre personnalité et nos envies d’aujourd’hui. On est des gros fans de Metal extrême, qu’il soit Death, Grind, Thrash ou Black. Les autres albums en on fait de même, chacun au moment où il est sorti. Et tu as raison de parler de « l’esprit » du groupe car justement, ce point-là ne changera jamais. Hordes Of Zombies est un album concept, sur notre société moderne, idéalisée et dépeinte selon un modèle qui n’existe même pas. L’être humain est devenu apathique, guidé par les règles de la société qu’il suit, sans même savoir si c’est réellement ce à quoi il aspire ! Dès que tu quittes l’enfance, tu rentres dans un moule et tu abandonnes tes rêves et tes idéaux. Ce n’est pas un album de science-fiction, juste une métaphore de notre société, les zombies étant ces êtres apathiques et sans âmes que nous sommes devenus…

J’ai comme l’impression que vous êtes en train de préparer des tournées.
Absolument ! On va programmer un maximum de dates pour soutenir cet album ! (NDLR : malheureusement, on apprendra plus tard que le groupe a décidé de ne pas tourner pour se consacrer à la composition de nouvelles chansons).


TERRORIZER – Hordes Of Zombies
Season Of Mist

Site : www.terrorizergrindcore.net