ARCHITECTS


L'âge de raison
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Après un formidable dernier album « Here And Now » sorti en 2011, les jeunes londoniens reviennent cette année avec « Daybreaker » afin de continuer à édifier leur notoriété. Un album plus mûr et apaisant qui prendra certains fans à contre-pied.

Interview également parue dans le Metal Obs' #53 de Juin / Juillet 2012


Entretien avec Tom Searle (guitare, clavier) par Loïc Cormery
Rechercher : dans l'interview
« Here and Now » est sorti en 2011. Vous revenez déjà avec un nouvel album...
En y repensant, je ne suis pas sûr de savoir comment on a trouvé le temps  d'écrire « Daybreaker »! (rires)
Les rares fois où j'étais chez moi, j'étais soit en train de jouer de la guitare, de penser, d'arranger, ou de structurer mes idées. C'était plus ou moins non stop! J'étais complètement épuisé, mais j'aime tellement composer que ça n'a jamais été un problème pour me motiver. J'avais pour ambition que ce nouvel album ait un impact direct sur nos fans.

En écoutant « Daybreaker », on ressent une atmosphère plus aérienne au niveau des compositions. Vous vouliez prendre cette direction ?
Oui, tout à fait. Notre dernier album était, pour moi, assez "dépouillé". J'ai voulu que "Daybreaker" soit plus imposant et développé, dans tous les sens du terme. Au niveau des idées, des riffs, et des parties vocales , pour la première fois, j'avais  une intuition claire de ce que je voulais. A l'écoute finale, j'ai senti qu'il se passait un truc énorme.

De quoi parle l'album dans son ensemble ?
Je dirais que le thème récurrent est la politique en général. Ça ne veut pas dire qu'on parle de nos ministres locaux ou du système de vote en Roumanie. On parle de choses qui se passent dans notre société et qui ont un impact sur la vie de tout le monde : l'argent, la religion, la corruption, les médias, notre environnement. On essaie de remettre ces éléments en question. Dans le monde où l'on vit actuellement, il est difficile de se cacher derrière tout ça.

« Devil's Island » est sorti il y a 6 mois. Ce morceau a-t-il eu un impact sur la manière de composer l'album ?
Oui! La chanson a eu du succès dès sa sortie et nous n'avions pas été aussi enthousiastes à propos d'un enregistrement depuis longtemps. On peut dire que ça a définitivement servi de ligne directrice pour le reste de l'album. Avant d'enregistrer "Hollow crown", on avait enregistré un split avec "Dead swans":"we're all alone », et le même effet s'est produit. Ce fût tout naturel pour nous d'enregistrer « Daybreaker » au studio Outhouse.

Le clip « These Colours Don't Run » vient d'être mis sur le net. Vous critiquez le système politique aux États-Unis ?
La vidéo a été faite par Stuart Birchall. On voulait quelque chose de simple pour amener la chanson. On a fait ça avec « devil's Island », et ce fût un succès pour le groupe. Nous voulions faire quelque chose dans le même genre. Je pense que la chanson est une forte critique de toutes les politiques. Bien sûr, la chanson se concentre sur l'Amérique du Nord, mais il est vrai que beaucoup des critiques émises contre les États Unis peuvent aussi être dirigées envers d'autres pays. Ce n'est certainement pas le seul pays avec un gouvernement corrompu. Je pense que les États Unis ressortent du lot car premièrement, leur politique étrangère est la plus agressive qu'il soit, et que deuxièmement, les Américains sont en général très patriotiques. On a pu démontrer ça avec les réactions de la vidéo. Avec « devil's Island », nous avons dirigé nos critiques vers l'Angleterre et on a reçu l'appui de nos fans Anglais avec "These Colours...". Certaines personnes ont été offensées, peut-être avant de vraiment prendre conscience à qui s'adressait la vidéo. J'en déduit que c'est le résultat de ce "patriotisme". Défendre leur pays est presque comme un réflexe naturel.

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« Daybreaker » est d'une grande maturité. C'est une étape importante pour vous ?
Oui complètement, et dans beaucoup de domaines! J'imagine qu'on dira ça à chaque album. Nous grandissons et voyons les choses différemment! Nous avons vraiment franchi une étape et évolués. J'anticipe déjà pour dire qu'on fera pareil pour le prochain album.

Que représente la pochette ?
Je voulais que la pochette représente, en quelque sorte, notre évolution depuis « hollow crown ». Nous voulions également montrer qu'avec « Daybreaker », on se rapproche de ce que nous avions réalisé précédemment. Quelques paroles de l album se réfèrent à la religion, ce qui fait également le lien avec « hollow crown ».

Le son de l'album est massif et percutant. Comment s'est passé le travail avec Ben Humphreys ?
Ben est incroyablement talentueux dans le monde de la production et de l'ingénierie. Nous le connaissons depuis des années maintenant. Il a bossé avec nous sur « ruin » et « hollow crown » et sur d'autres sessions aussi. Il est vraiment cool et a même eu la gentillesse de laisser John Mitchell bosser dans son studio, et de le guider.

Olyver Skies de Bring Me The Horizon est invité sur l'album. Comment s'est passée la rencontre ?
On s'est rencontré il y a pas mal de temps, on connait les gars de BMTH depuis des années. Nous avons tourné avec eux la première fois en 2006. Depuis ça, il y a eu 2 tournées : au royaume uni et en Amérique du nord. Sam a aussi chanté une chanson avec eux sur l'album "suicide season". Il était donc temps qu'Oli chante sur un de nos titres!

Daybreaker est l'album le plus abouti. Architects a encore de beaux jours devant lui. Avez-vous d'autres projets ?
Oui, je suis intéressé à l'idée de composer de la musique en dehors d'Architects maintenant que « Daybreaker » est fini. Je n'ai jamais été aussi enthousiaste par ce que fait Architects à l'heure actuelle, et j'ai déjà hâte de commencer à travailler sur le prochain album. J'ai toujours le sentiment qu'on peut progresser davantage et que notre potentiel n'a pas encore été totalement atteint.



ARCHITECTS – Daybreaker
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