FLESHGOD APOCALYPSE
        

Symphonie infernale
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Ceux qui ont déjà eu la chance de voir les Italiens de Fleshgod Apocalypse en live ont pu se rendre compte que leur niveau technique était aussi incroyable sur scène que sur disque. En tout juste deux albums et un EP, ceux-ci ont réussi à se hisser au sommet du death technique européen voire mondial. La sortie du nouvel album, Labyrinth, est donc attendue par des hordes de fans qui ne vont pas être déçus car oui, les gars ont réussi à faire encore plus fort que sur Agony ! Tommaso Riccardi (vocaux et guitare) a bien voulu se jouer au jeu de nos questions/réponses...

Interview également parue dans Metallian #79 de sept. 2013

Entretien avec Tommaso Riccardi (vocaux et guitare) par Will "Of Death" HIEN
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Avant de parler du nouvel album, comment juges-tu l’accueil reçu par votre précédent disque, Agony ?
Eh bien, je n’en pense que du bien, du début à la fin. Ce n’était que notre deuxième album, quand tu y penses, et il semble qu’il ait déjà laissé une trace importante dans ce style de metal. Le nombre de nos fans n’a fait que grossir depuis deux ans, nous avons eu la chance de pouvoir beaucoup tourner et ainsi engranger beaucoup d’expérience. D’un autre côté, nous avons bien analysé depuis sa sortie Agony, dans un sens critique et constructif : c’est exactement ce qui nous a aidés à faire du super boulot sur Labyrinth, en gardant ce qui avait très bien fonctionné sur Agony et en gommant nos erreurs. Le but était de s’améliorer encore et encore.

Francesco Ferrini a rejoint officiellement le groupe pour Agony et son travail sur les structures orchestrales est de nouveau impressionnant. Comment vous y prenez-vous pour articuler les guitares et la batterie avec ses parties symphoniques ?
Francesco Paoli (guitares, chant) est à l’origine de tous les titres mais en effet, sur les deux derniers albums, le rôle de Ferrini est devenu crucial, évidemment pour les parties symphoniques mais pas seulement car il a aussi proposé de nombreuses idées contenues dans les chansons. Pour le reste, c’est vraiment Paoli qui articule tous les arrangements car il a une vision complète de l’album au moment de la composition, c’est assez impressionnant.  

Le niveau technique de votre groupe est incroyable, et ce, depuis le premier album. En quoi pensez-vous avoir encore progressé cette fois ?
En fait, énormément de parties du nouvel album sont plus compliquées à jouer que sur le précédent, même si ça ne saute pas aux yeux lors de l’écoute. Nous essayons de créer de la bonne musique et utilisons la technique comme un outil, pas comme une fin en soi. Mais pour de nombreuses raisons, cette fois, notre musique requérait des parties encore plus folles. Quoiqu’il en soit, je pense que c’est au niveau de la composition et des arrangements que nous avons le plus progressé.

Sur Agony, les parties vocales claires étaient en majorité masculines alors que pour Labyrinth, c’est le contraire. Pourquoi cela ?
Veronica était déjà présente sur Agony mais disons que cette fois, l’équilibre s’est inversé pour le bien des titres eux-mêmes. En composant Labyrinth, pour de nombreuses raisons, on s’est rendu compte que les vocaux clairs de Paolo (basse) devaient être utilisés avec parcimonie, juste pour contrebalancer les growls sous forme de réponses voire même en les superposant. Veronica a alors eu plus d’espace pour s’exprimer.

FLESHGOD APOCALYPSE

Quel est le concept derrière le titre de votre album, Labyrinth ?
Le concept du labyrinthe se rapporte en fait à nous-mêmes en tant qu’individus. Je pense que l’analyse de l’humanité n’a pas d’âge, les hommes ont toujours cherché à savoir qui ils étaient vraiment ; il suffit de lire tous les grands philosophes et les écrivains pour s’en rendre compte. Chercher à savoir qui nous sommes vraiment revient, à mon sens, à essayer de comprendre la différence entre ce que ton cœur veut et ce que ton esprit t’impose, de par les traditions et ce que tu as appris en société. En tout cas, c’est une chose douloureuse car cela t’oblige à faire face à tes plus profondes peurs et convictions, et à les changer pour parvenir à ce que ton cœur te dicte. Nous nous sommes dit que le mythe de Thésée et du labyrinthe de Cnossos était la parfaite histoire pour représenter ça.

Mixer un album de Fleshgod Apocalypse doit être une sacrée sinécure, avec toutes ces parties qui s’additionnent. Quel était votre but à ce niveau ?
Oui, c’est très dur. Il y a tant d’éléments à prendre en considération que parfois, il serait facile de s’y perdre mais la chose la plus importante est de savoir dès le départ ce que tu veux : nous voulions garder notre son agressif mais en lui donnant une perception plus claire, afin de rendre les choses immédiatement compréhensibles, ce qui, je pense, doit être la chose la plus importante à avoir en tête quand tu composes de la musique aussi brutale. 

Fleshgod Apocalypse existe depuis 2007. La progression du groupe te semble-t-elle conforme à ce que vous vouliez au départ ?
Je pense que par certains côtés, c’est même encore mieux ! Nous avons sorti notre premier album en 2009 et commencé à tourner à cette époque. Quand je pense à où nous en sommes arrivés en termes de popularité quatre ans plus tard, c’est fantastique. D’un autre côté, je trouve ça normal car nous y avons vraiment cru, avons énormément travaillé pour nous améliorer, tout n’est qu’une question de temps. Nous avançons vite mais restons persuadés que le meilleur est à venir !
 
Vous avez tourné avec de gros groupes. Quels sont vos meilleurs souvenirs de tournée pour le moment ?
Certains festivals nous ont vraiment marqués, je pense au Neurotic Death Fest aux Pays-Bas, où nous avons joué avec Cannibal Corpse et Behemoth, ou encore au Heavy MTL, au Canada, où nous nous sommes retrouvés sur une affiche composée de fous furieux mais aussi de groupes plus mainstream comme System Of A Down. Il y avait un monde fou, c’était dingue ! La première tournée que nous ayons faite en 2011 pour Agony, le Summer Slaughter Tour, fut également super car c’était la première fois que Ferrini jouait du piano sur scène avec nous.

Est-il compliqué pour vous de retranscrire en live vos chansons ? Je pense surtout au fait de devoir avoir un son parfait pour un style si brutal…
Oh que oui ! Mais nous travaillons sans cesse pour améliorer notre show, que ce soit visuellement ou musicalement. Nous sommes des perfectionnistes, ce qui nous impose de ne jamais nous planter.

Qu’espérez-vous du nouvel album ?
Nous espérons laisser une trace dans ce paysage musical. C’est la seule chose qui nous guide dans tout ce que nous faisons. Merci à toi !


FLESHGOD APOCALYPSE - Labyrinth
Nuclear Blast / Pias

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