HAMMERCULT


Full speed ahead !!! 



Il n’est pas évident que beaucoup d’entre vous connaissent Hammercult aujourd’hui et non, nous n’avons pas affaire à un énième groupe de heavy metal teuton, même si toute l’imagerie du groupe et le titre de son deuxième album, Steelcrusher, pourraient le faire penser ! Hammercult est plutôt du genre thrash extrême et n’est autre que le groupe qui gagna la Metal Battle de Wacken en 2011. Les Israéliens reviennent aujourd’hui avec un deuxième album « un peu » plus mélodique que le précédent, c’était l’occasion de faire plus ample connaissance avec le leader du groupe, le chanteur Yakir Shochat… 

Interview parue également dans le Metallian 81 de janvier 2014


Entretien avec Yakir Shochat (vocals) par Will Of Death
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Vous avez formé le groupe fin 2010, gagné la Metal Battle de Wacken quelques mois plus tard en août 2011, sorti votre 1er album en 2012, et vous voilà déjà de retour début 2014 avec votre deuxième album... Rétrospectivement, ne penses-tu pas que les choses soient allées un peu trop vite pour Hammercult ?
Tu as oublié aussi notre EP sorti en 2011 (Rires !). En fait, non, je pense que rien ne va jamais assez vite dans la vie. Quand tu te fixes un but, il faut tout mettre en œuvre pour y arriver. Je ne suis pas le genre  de mec à rester assis sur mon cul et à attendre que ça se passe. On ne vit qu’une fois donc on doit se botter le cul sans cesse !

De nombreux groupes refusent de participer à des concours car ils disent que la musique ne doit pas être la cadre d’une compétition. Qu’en penses-tu ?
Chacun son avis. La musique n’est pas une compétition, certes, mais beaucoup ne réalisent pas qu’être dans le « music business » n’est pas très différent que d’être un produit sur un marché compétitif. Quand tu vas dans un festival et que plusieurs groupes jouent en même temps sur des scènes différentes, c’est un marché, tout comme quand tu vas acheter un disque, tu n’as pas assez de sous pour tout acheter donc tu vas prendre ce qui te semble le meilleur…

Cette victoire au Wacken a-t-elle reçu un vrai retentissement médiatique et populaire pour vous ?
Elle nous a apporté notre premier gros boost médiatique et a été la rampe de lancement de notre carrière musicale. Ce n’était que notre huitième concert en tant que jeune groupe, et depuis, nous en sommes à plus de 120. J’ai l’impression que ça s’est passé dans une autre vie.

Comment fut accueilli Anthems Of The Damned ? Car vous étiez très attendus après votre victoire à Wacken…
Les chroniques ont été excellentes, ça m’a vraiment surpris. Il a eu un gros succès pour un premier album. Ce succès a été tel que les légendaires SPV ont ressorti le disque en vinyle cette année alors qu’il était paru au départ en CD chez Sonic Attack. Anthems Of The Damned a été décrit comme un album au style unique, comme un des albums de thrash les plus brutaux jamais sortis, ce qui était à mon avis une très bonne description (Rires !).
 
Le nom du groupe, le titre de l’album, la pochette : tout est réuni pour que les gens pensent avoir affaire à un groupe de Heavy Metal, or, vous êtes beaucoup plus brutaux… Pourquoi ce choix qui risque d’induire les gens en erreur ?
Allons, Will, il n’y a pas de règles dans le heavy metal ! Juste parce que nous sommes un groupe de thrash, il faudrait que nous nous appelions « Gravereaper » et que nous mettions des zombies sur la pochette ? Je ne pense pas. Ca vendrait peut-être mieux mais quel est l’intérêt de faire la même chose que les autres ? A-t-on vraiment besoin de ça ? Certains fans ont dit que Hammercult est une sorte de Manowar jouant du metal extrême, ce qui me plait assez. Nos influences sont Judas Priest, Iron Maiden, Manilla Road, etc. Pourquoi faudrait-il les renier au travers de nos pochettes ? Notre but est de pousser le concept de ces groupes encore plus loin, c’est ce que nous nous employons à faire.

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Quelles évolutions voyez-vous entre le premier et le deuxième album ? Quels sont les points que vous vouliez absolument améliorer ?
Steelcrusher est plus mélodique et thrash que notre premier disque, qui était du pur metal extrême mixé à du punk. Il y a aussi moins d’éléments death metal. Pour le moment, je ne vois rien à changer à Steelcrusher même s’il est imparfait : par exemple, tu sais à quel point Kill’em All de Metallica est imparfait, le son est léger, daté, James chante avec une voix de post-adolescent mais c’est en fait un album parfait. Tel est Steelcrusher : sa perfection se nourrit de ses imperfections et est juste une représentation de ce qu’est Hammercult en 2013. Je suis sûr que dans 3 - 4 ans, je me dirai qu’on aurait pu changer ceci ou cela, mais je m’en fous. Cet album a été produit par des humains et personne d’autre que nous ne pourra le faire à notre place, c’est juste du Hammercult version 2013.

Pour les lecteurs qui vont vous découvrir au travers de cette interview, si je vous dis que je décrirais votre style comme étant une sorte de mélange de thrash pour les rythmiques, de hardcore pour les backing vocals sur les refrains et de death pour quelques growls et blast beats, es-tu d’accord ?
A 100% ! Notre style est un mélange de metal extrême et de punk hardcore, c’est ce qui rend Hammercult spécial. Nos influences sont innombrables mais je citerais volontiers Manowar, Judas Priest, The Misfits, Running Wild, Kreator ou encore The Crown… Mais il y en a tellement d’autres !

De quoi parlent les titres ?
Par rapport à nos influences musicales, je dirais que ça parle de fantaisie, d’horreur et de violence héroïque, des thèmes auxquels j’ajoute mon état d’esprit du moment. Il ya beaucoup de métaphores derrière tout ça à propos de la vie en général. L’idée principale derrière le titre Steelcrusher est la pouvoir de la volonté. Peu importe ce qui te tombe dessus dans la vie, le principal est de te battre pour arriver à tes fins. Le pouvoir de l’acier et de l’esprit plus fort que la chair humaine…   

Si je n'avais qu'une seule critique à formuler concernant l’album, je dirais que je trouve que votre album manque un peu de diversité du fait que vous jouez tous les titres en up-tempo… Impossible pour vous d’inclure plus de breaks suivis de mid tempos pour bien headbanguer ?
On joue à fond ! Tu n’auras pas de breaks dans Hammercult (Rires !). C’est ça que nous aimons. Si tu achètes un album de Hammercult ou que tu viens à un des nos concerts, sois certain d’assister à une fête qui va se dérouler à 160 km/h ! 

Quelle était votre intention au moment d’entrer en studio ? Quel type de son vouliez-vous obtenir ?
Nous voulions garder le son que nous avions réussi à créer sur Anthems Of The Damned tout en l’améliorant et en le rendant plus propre. Soyez sûrs que c’est toujours « laid », mais dans le bon sens du terme (Rires !).

Andreas Kisser de Sepultura pose un solo sur le titre « We Are The People ». Comment l’avez-vous convaincu de jouer pour vous ? Avec une bonne poignée de dollars (Rires !) ?
Ah ah ah ! On a tourné deux fois avec Sepultura, plus de trente concerts ensemble, dont cinq en France d’ailleurs, et on s’est vraiment bien entendu avec eux car ce sont de bons gars et de grands professionnels. On a beaucoup appris à leurs côtés. Durant notre dernière tournée, on a demandé à Andreas s’il serait OK pour nous faire un solo et il a de suite accepté. On a enregistré ce solo dans les backstages de la salle d’Essen, en Allemagne. Une jolie anecdote au final…  

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Le fait que vos albums sortent chez Sonic Attack ne semble pas être un hasard apparemment…
Oui car il est dirigé par l’ancien boss du légendaire label Noise Records, celui-là même qui a sorti tous ces magnifiques groupes allemands de thrash dans les années ’80. Steelcrusher sort cette fois-ci conjointement cette fois chez Sonic Attack et SPV, ce qui est un gros plus pour nous. 

Chez Metallian et encore plus Noiseweb, nous sommes toujours très attachés à l’underground… Comment se porte actuellement la scène metal israélienne ?
La scène metal israélienne n’est pas très développée et à mon avis, il va encore falloir attendre quelques années pour qu’un autre groupe du style de Melechesh (même s’ils ne sont pas israéliens) puisse percer. Ceci dit, il ya toujours nos potes d’Orphaned Land qui tournent beaucoup et qui sont des gens très sympas.

Il y a longtemps que nous n’avons pas interviewé un groupe israélien donc nous aimerions avoir votre vision sur ce qui se passe chez vous politiquement… Que pensez-vous par exemple de l’extension des colonies qui continue ?
Je suis totalement détaché des problèmes politiques en tant que musicien et je pense même que ce thème devrait toujours rester en dehors. En tant que personne, je suis totalement dégoûté par les politiciens qui ne pensent qu’à leurs gueules, quel que soient leurs penchants. Concernant le conflit israélo-palestinien, je pense que les politiques des deux camps ont intérêt à ce que le conflit continue pour leur propre profit et leur pouvoir. Ce sont eux les vrais gagnants de cette histoire. Et qui perd le plus ? Nous, le peuple ! Ils me font tous gerber…

Quelles sont vos attentes pour cet album ? Des trucs de prévus pour 2014 (concerts, festivals ?).
Avec Steelcrusher, vous pouvez vous attendre à une attaque irrésistible de vrai metal extrême, un album qui capture vraiment l'esprit indocile du metal, la liberté et une sorte de pure violence amusante! Et oui, on va tourner avec Napalm Death en avril, avec cinq dates chez vous (Creil, Cergy, Nantes, Lyon et Paris).

Cool, on sera là ! Merci à vous pour les réponses.
Yeah, merci à toi ! Metal forever !!! 
  


HAMMERCULT – Steelcrusher
Sonic Attack / SPV


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