Interview ALESTORM Sept. 2014

Avant de parler de Sunset On The Golden Age, peux-tu revenir sur le DVD sorti l’an dernier ? Comment a-t-il été accueilli ?
Super ! Evidemment, de nos jours, les albums live et les DVD’s ne sont plus aussi importants, surtout depuis qu’on trouve sur le Net tout un tas de trucs filmés par les fans. Donc, ça a juste été un moyen de dire merci à nos fans d’Australie et de Nouvelle-Zélande, où ça a été filmé. Mais en fait, c’était surtout une excuse pour faire une fête de plus !

Depuis Back Through Time, le dernier album, as-tu cette impression que la carrière d’Alestorm a pris une autre tournure en termes de reconnaissance ?
Oh oui, absolument. Depuis sa sortie, les concerts sont devenus plus gros, nous nous sommes améliorés en tant que musiciens et nous avons joué dans des pays où nous n’imaginions même jamais aller. Espérons que ça puisse durer encore longtemps...

Alestorm existe depuis 2004. Que de chemin parcouru depuis dix ans dans un style somme toute assez fun. Quels sont tes souvenirs les plus forts jusqu’ici ?
Pour être honnête, nous aurions été aussi contents si nous n’avions joué que deux ou trois concerts dans les pubs de notre ville. Nous n’avions aucune idée de la tournure que les évènements allaient prendre et j’en suis reconnaissant chaque instant. Je pense que mon meilleur souvenir est d’avoir pu jouer au 70.000 Tons Of Metal, qui a eu lieu sur un bateau de croisière en plein milieu de la mer des Caraïbes. L’endroit parfait pour un pirate !

Quel sens donnes-tu au titre du nouvel album ?
J’en sais rien, moi ! Ça ne veut rien dire de particulier, ça sonne juste bien (Rires !). C’est venu comme ça, comme à chaque fois que je compose. Il n’y a vraiment aucun sens historique dans tout ce que nous faisons. Juste des trucs marrants qui sonnent bien.

Comment bosses-tu tes titres ? Je te pose cette question car parfois, on a l’impression que certains titres sont construits sur la base des arrangements d’instruments traditionnels (je pense à « 1741 – The Battle Of Cartagena »), voire parfois juste des refrains entraînants (exemple, « Magnetic North »), plutôt que sur les guitares.
C’est exactement ça. Les guitares sont définitivement des instruments secondaires dans ce groupe. J’écris la plupart de la musique sur mon synthé car je suis nul pour écrire avec la guitare. Ensuite, on place des gros accords pour la lourdeur, les vocaux et les claviers apportant toutes les mélodies. Je trouve que c’est toujours important d’avoir un refrain entêtant car c’est ce qui est le plus drôle à envoyer en live !

Quels points vouliez-vous améliorer avec cet album ? Y a-t-il eu, par exemple, des évolutions dans la manière d’enregistrer ?
On a procédé à peu près de la même manière que sur les autres albums. Nous avons bossé avec notre producteur Lasse Lammert qui sait exactement comment nous travaillons et la réciproque est vraie. Nous avons utilisé de vrais instruments à cordes et des cuivres, ce qui fait que l’album sonne vraiment bien. Je pense que le gros changement sur cet album est que nous avons incorporé beaucoup d’influences, comme des cris plus death, du metalcore et même du surf rock !

Pour cet album, il y a une histoire de piraterie précise ou les titres sont-ils indépendants ?
Non, rien de précis ; je ne suis vraiment pas le bon client pour écrire un concept album. Par exemple, le titre “Surf Squid Warfare” est une sorte de séquelle du titre “Back Through Time”, de notre précédent album. Et oui, les pirates voyagent aussi dans le temps !

D’où t’es venue cette idée d’utiliser cette espèce de vieux clavier Bontempi sur l’intro de "1741" ?
Un jour, je m’amusais avec un vieux synthétiseur, j’ai commencé à écrire le début de « 1741 » sur ce vieux truc au son de Commodore-64, et ça sonnait super bien ! J’ai très vite décidé de mettre cette intro sur l’album, même si ça peut paraître fou. Mais heureusement, tout le monde semble avoir apprécié le délire jusqu’à maintenant.

En parlant de délire, comment en es-tu venu à reprendre "Hangover" (de Taio Cruz, avec Flo Rida), qui est au départ une pure chanson de pop avec même un peu de rap ?
Quand j’ai entendu cette chanson à la radio, j’ai immédiatement su que ça deviendrait un titre d’Alestorm ! Ça parle de picole, la mélodie est efficace et le refrain imparable. C’était donc un choix parfait pour nous (Rires !). A mon avis, les mecs ne s’attendaient pas à ce que leur chanson devienne un titre de folk metal (Rires !).

Quels sont les titres de l’album appelés à devenir des classiques du groupe, selon toi ?
J’adore jouer “Walk The Plank” et “Drink” en live car ils contiennent un refrain simple que tout le public peut reprendre. C’est ce genre de truc qui rend les concerts amusants, quand tout le monde peut entrer dans la fiesta.

Vous vous décrivez comme un groupe de « vrai pirate metal écossais ». Est-ce que l’histoire de la piraterie tient une place particulière en Ecosse ou est-ce juste votre délire ?
Je ne connais pas un seul fragment de l’histoire de la piraterie ! Tout ce que je connais me vient de Johnny Depp ou de Wikipedia (Rires !).

Une nouvelle série TV sur les pirates est apparue récemment, intitulée Black Sails. Moi, j’ai adoré. Tu connais ?
Ah ouais, excellent ! Tiens, d’ailleurs, ça me rappelle qu’il me reste quelques épisodes à regarder (Rires !). J’adore le style de piraterie bien dans le style pourri de Hollywood qu’ils présentent. La vraie vie est chiante, la version télé est toujours plus marrante (Rires !).

Maintenant que l’album va sortir, quelles sont tes attentes ?
De toujours grossir ! Il y a encore pas mal de pays que nous n’avons pas visités et je ne serai content que quand on aura joué partout ! Ne vous inquiétez pas, on n’est pas prêt de s’arrêter…

Merci pour tes réponses, amigo ! Un dernier mot pour les pirates français ?
Oui : buvez plus de gin !

ALESTORM – Sunset On The Golden Age
Napalm Records

Site : www.facebook.com/morbuschron

Pirates des Caraïbes... Combien de groupes se prennent trop au sérieux et nous ennuient en fait profondément ? Les Ecossais d’Alestorm sont tout le contraire : leur folk metal teinté de piraterie et de beuveries, où les refrains imparables succèdent aux mélodies entraînantes, ne fait que gagner de nouveaux adeptes chaque jour. Nul doute que le nouvel album, Sunset On The Golden Age, va une nouvelle fois cartonner. Christopher Bowes, le leader du groupe, toujours aussi sympathique et disponible, nous en dit plus entre deux rasades de gin… Interview parue également dans le Metallian 85 de Sept / Oct 2014
Entretien avec Christopher Bowes (vocals, claviers) par Will Of Death
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