OBITUARY

  Gravé dans la roche !



En 2009, les Floridiens ont commis un crime de lèse-majesté en décevant pas mal de fans avec un Darkest Day peu inspiré, mais ont su heureusement parfaitement rectifier le tir en 2014 avec l'excellent Inked In Blood. Nous attendions donc avec impatience leur dixième livraison studio  sobrement intitulée Obituary. Nous avons profité des quelques jours de répit offerts à John Tardy, avant que le groupe ne s'embarque sur une très grosse tournée aux USA en ouverture de Kreator, pour le questionner.
Interview parue également dans le Metallian 100 de Mars 2017

Entretien avec John Tardy (vocals).... Par Will Of Death
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J'aimerais revenir sur Inked In Blood. Avec le recul, penses-tu aujourd'hui que ce disque fasse désormais partie de vos toutes meilleures productions ?
Oui, je pense. Ce qui est cool, c'est que c'est le premier disque où nous avions tout fait de A à Z, et même si je pense que le nouvel album a un son supérieur, je trouve que nous avions fait du bon travail. Il y a des chansons sur cet album qui sont devenues de nouveaux classiques du groupe en live, c'est donc un bon signe.

Votre nouvel album ne dure que 33 minutes, ce qui est très court…
Seulement trente-trois minutes ? Tu vois, je ne m'étais pas préoccupé de ça. La seule chose qui compte est que nous avons dix nouvelles chansons de qualité sur le disque.

Pourquoi avoir simplement intitulé cet album Obituary ?
Ça a été un de nos gros sujets de discussion. Chacun voulait que l'album porte un des titres de chanson de l'album, mais nous ne sommes pas tombés d'accord. Finalement, nous nous sommes dit que c'était notre dixième album studio en trente ans de carrière, et que tout ce qui représente Obituary était dans ce disque. C'est aussi pour ça que nous avons demandé à Andreas Marschall de nous dessiner ce nouveau logo gravé dans la roche pour en faire la pochette, pour bien marquer le coup.

On pourrait penser qu'après trente ans de carrière et dix albums, il est facile de composer de nouveaux titres. Est-ce votre cas ?
Oui, en fait, cet album a été facile à composer car Terry Butler et Ken Andrews sont maintenant des membres à part entière du groupe depuis plusieurs années et ont donc participé à l'écriture et aux arrangements. Les choses ont coulé d'elles-mêmes, sans forcer. Nous avons commencé à composer il y a un an à peu près, et tout était prêt avant que nous ne partions en tournée européenne en Novembre dernier.
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Moi qui sais à quel point tu détestes parler des paroles de tes disques, permets-moi de te dire que j'ai été particulièrement étonné de voir sortir une "lyric video" pour le titre "Turned To Stone"… Qu'est-ce qui t'arrive ? Ils t'ont soudoyé, du côté de Relapse Records ?
Ah ah ah, oui, c'est ça ! Quelqu'un est entré dans le studio, et a volé mes paroles ! C'est quoi ce bordel ?!! (Rires !). Non, plus sérieusement, ce genre de vidéos est de plus en plus populaire et n'est pas compliquée à lancer car ça ne demande pas un budget énorme au label ou au groupe. Comme tu l'as vu, la pochette de l'album représente notre logo en pierre, et le titre de cette chanson se prêtait donc parfaitement à l'exercice.  

Le son de l'album correspond parfaitement aux standards d'Obituary mais il me semble un peu différent de vos précédentes productions, avec une batterie qui sonne de manière plus organique…
Je pense que l'album a un super son car nous savons maintenant parfaitement comment nous y prendre, et Joe Cincotta, notre ingé-son live attitré, qui a aussi mixé le EP Ten Thousand Ways To Die, a fait un très bon boulot. Tous les producteurs avec qui nous avons travaillé par le passé ont toujours respecté notre son de base, comme Mark Prator par exemple, mais avec Joe, c'est plus facile car il est constamment avec nous, et du coup, on peut essayer de nouveaux réglages comme on veut, quand on veut. Mais cet album est également bon grâce aux solos de Kenny, qui a de nouveau réalisé un super boulot, car ils collent parfaitement aux atmosphères des titres. 

Récemment, j'ai pu assister à la tournée Kreator / Sepultura, et franchement, le show de Kreator, c'est vraiment du lourd ! J'ai vu que vous alliez tourner avec eux aux USA en Mars / Avril… Vous avez prévu quoi de votre côté ?
Très sincèrement, je ne sais pas trop de quoi est fait leur show mais quand on nous a proposé cette tournée, nous avons accepté immédiatement sans nous soucier du reste. Ils sont excellents et ça promet donc de très bons concerts devant pas mal de monde. Mais même si leur show est énorme, nous n'allons pas essayer de rivaliser, tout simplement parce que ce n'est pas notre style. Nous tenons à monter sur scène tels que nous sommes, et à envoyer la purée car c'est ce que nous faisons le mieux. En tout cas, nous avons hâte d'y être car c'est une excellente opportunité pour nous.
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John, êtes-vous conscients ou fiers aujourd'hui de l'impact que vous avez eu sur des milliers de groupes ou musiciens ? Quels sentiments cela t'inspire-t-il ?
Nous sommes surtout conscients de la chance que nous avons eue de pouvoir avoir une telle carrière, et que le noyau dur constitué par Trevor, mon frère et moi soit toujours aussi uni. Maintenant, beaucoup de personnes nous disent que nous avons eu de l'influence sur elles, mais je leur réponds toujours que nous ne sommes qu'Obituary, un groupe de death metal parmi d'autres. Un gars comme Dimebag Darrel de Pantera a pu influencer des tonnes de guitaristes, car il était unique. Je ne pense pas que nous puissions être placés au même niveau, car ce que nous proposons est beaucoup plus basique techniquement parlant, même si nous avons su développer une vraie identité.  

Il y a plus de trente ans, vous créiez ce groupe. Y a-t-il quelque chose que tu regrettes vraiment aujourd'hui d'avoir fait ou dit ? Un truc que tu aimerais changer aujourd'hui ?
Je suis sûr que si tu interviewais Donald ou Trevor, tu aurais des réponses différentes par rapport à leurs meilleurs ou pires souvenirs, mais dans tous les cas, pour cette question précise, tu auras la même réponse. Il s'agit de notre contrat originel avec Roadrunner Records. Nous étions jeunes, nous n'y connaissions rien et c'était vraiment un contrat pourri. Ils nous ont tenus par les couilles pendant des années sans que nous ne puissions rien changer même s'il faut avouer que leur puissance de distribution internationale nous a permis de nous faire connaître partout. Mais ils nous ont tellement fatigués pendant huit ans que nous avons fini par splitter en 1997. Je ne voulais plus entendre parler de business, j'en avais vraiment trop marre, et les autres aussi. C'est pour ça que depuis notre retour en 2004, c'est moi qui m'occupe de tout, sans aucuns intermédiaires, afin de garder le contrôle sur notre groupe et nos destinées. C'est du boulot, mais c'est tellement plus facile maintenant !

Quel album s'est le mieux vendu de votre carrière ?
Je pense que c'est The End Complete. C'est un album que nous avons sorti rapidement après la tournée Cause Of Death, au moment où nous étions en pleine ascension. D'ailleurs, tous les titres de l'album ont été écrits en tournée, ce qui lui donne cet aspect très sauvage. Au bout de trois albums, nous savions exactement ce que nous voulions, nous avions vraiment progressé et nous étions encore jeunes, donc toujours à fond ! Il y a vraiment eu un avant et après The End Complete dans notre carrière, en termes de popularité. Le problème, avec notre contrat avec Roadrunner, c'est que je ne sais pas exactement combien d'albums nous avons vendus durant notre carrière. En tout cas, on ne parle tout de même pas là de plusieurs millions de copies…     

OBITUARY – Obituary
Relapse Records


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