Intw FRACTAL UNIVERSE Mai 2019

Hello Vince. Bravo pour votre album, il est vraiment bon... Avant d'en parler, juste une question : comment avait été reçu Engram Of Decline à sa sortie (fans et presse) et quelles évolutions notables y a-t-il entre celui-ci et Rhizomes Of Insanity ?
Les chroniques d'Engram Of Decline ont, pour la plupart, été vraiment positives et encourageantes, et les retours des fans, autant sur les réseaux sociaux qu'à nos concerts, ont été une réelle source d'inspiration et de motivation pour nous ! Cet album nous a emportés bien au-delà de nos espérances, nous permettant de nous produire aux quatre coins de l'Europe et sur des scènes telles que le MetalDays, le Hellfest et bien d'autres.
Sur le plan musical, je dirais que ce nouvel album est une évolution naturelle du précédent. Nous y avons développé et affiné notre identité musicale, attachant une grande importance à la manière dont les morceaux et l'album dans leur globalité « respirent ». Nous sommes également très fiers de la production, qui est beaucoup plus organique et chaleureuse que celle de son prédécesseur.

Les fans qui vont vous découvrir au travers de cette interview ont besoin de quelques références... Si je vous dis que votre groupe est une sorte de mix entre Obscura, Atheist et Cynic, êtes-vous d'accord ?
Ça me paraît être un bon point de départ ! Pour résumer, je dirais que notre musique vise à combiner l'énergie du metal extrême avec des influences et sonorités empruntées à tout un tas de courants musicaux, repoussant les conventions du genre. Au-delà de toute cette scène qui a indéniablement influencé le groupe à ses débuts, je pense que nous puisons aussi dans le progressif, le jazz-fusion ou la musique classique.

Autre question que j'ai envie de vous poser concerne votre arrivée dans l'écurie de Metal Blade Records, car vous allez forcément faire beaucoup d'envieux d'être signés sur un tel label ! Comment une telle chose a-t-elle été rendue possible ?
On savait que l'un des employés du label suivait le groupe depuis Engram Of Decline. Nous lui avons donc envoyé le master de l'album, et à notre grande surprise, ça lui a beaucoup plu. S'en est suivi un entretien par Skype, au cours duquel il a voulu en savoir plus sur les motivations et le fonctionnement du groupe. Suite à cela, il a proposé le groupe au reste de son équipe, et ça a convaincu !

Vous avez enregistré toutes les parties de l'album chez vous. Un choix personnel et assumé, je présume, mais cela veut-il dire que Metal Blade ne vous a fourni aucune avance pour aller en studio ? Comment avez-vous bossé le son ?
A l'heure du numérique, il est très facile pour quiconque, et avec peu de matériel, d'enregistrer ses guitares et ses voix à la maison avec un rendu professionnel. Il s'agit donc d'un un choix purement personnel. Nous sommes autonomes dans notre manière de travailler, et cela nous permet de prendre le temps et le recul nécessaire pour arriver à un résultat qui nous satisfait pleinement, sans être biaisé par ce que j'appellerais la « magie du studio ».
La batterie a en revanche été enregistrée au Ghost City Recordings, en Allemagne, avec Nikita Kamprad. C'est à mon sens un instrument pour lequel il est indispensable d'avoir du matériel et une pièce de qualité maximum, car c'est l'instrument le plus technique et contraignant à enregistrer.
Pour le mixage, nous avons à nouveau fait appel à Flavien Morel, du Boundless Productions Studio. C'est quelqu'un qui comprend parfaitement nos attentes, et qui est à proximité géographique, ce qui nous a permis de peaufiner tous les détails du son ensemble.
Pour ce qui est de Metal Blade, nous les avons contactés avec le master déjà en mains. L'avance du label a donc plutôt servi à la production de contenu vidéo.

Contrairement à pas mal de groupes techniques, vous avez le souci des mélodies et des parties mémorisables... Etes-vous d'accord avec cette affirmation ?
Tout à fait ! Selon moi, la technique n'est jamais une fin en soi, mais uniquement un outil permettant d'exprimer et de retranscrire le plus fidèlement possible nos idées sur nos instruments. Cet album, bien qu'assez riche et fourni, ne se veut donc pas démonstratif. J'aime voir nos morceaux un peu à l'image d'une fractale, dont on peut saisir l'essence brute au premier coup d'œil, mais qui regorge de détails que l'on ne découvrira qu'en s'y plongeant plus profondément.

Au vu du titre, il me semble que vous ayez établi un concept sur la folie... De quoi parlent les textes et comment s'articulent-ils avec la musique ?
En effet, nous avons choisi d'aborder le concept de la folie sous différents angles, questionnant notre rapport à elle, sa place au sein de nous et de notre société, et mis en perspective le clivage radical qui peut exister entre raison et folie. Ce thème, à la fois riche, complexe et ambivalent, reflète à mon sens assez bien la musique de cet album, avec sa large plage de dynamiques et d'atmosphères. Il faut aussi savoir que dans notre manière de composer, c'est seulement une fois la musique achevée que nous nous questionnons sur la thématique qui pourrait bien l'illustrer, et que nous commençons à travailler les textes.

Sur "Fundamental Dividing Principle", on entend un solo de saxophone. Les gens vont peut-être s'en étonner, sauf s'ils ont écouté l'album précédent...
Effectivement, c'est quelque chose qu'on avait déjà tenté sur l'album précédent, et comme le résultat nous avait beaucoup plu, nous avons renouvelé l'expérience. C'est Jean-Marc Florimond, le père de notre guitariste Hugo, qui a apporté sa contribution. Nous l'avions sous la main, et ça a été tout naturel de lui proposer de participer ! Par ailleurs, je dirais que le fait d'incorporer des sonorités et instruments moins conventionnels a toujours fait partie de notre identité musicale (percussions, synthés, guitares fretless...).

Vous proposez une version unplugged de "Collective Engram" en bonus, plus courte que l'originale parue sur l'album précédent. Cela veut-il dire que vos titres sont composés au départ à la guitare sèche ?
Pas du tout ! Nos morceaux sont en général écrits sur Guitar Pro, puis maquettés, après quoi seulement nous nous soucions de les apprendre. Il s'agit plutôt ici d'une expérience qu'on avait en tête depuis un moment, et comme le morceau s'y prêtait plutôt bien et qu'on songeait déjà au fait qu'un label nous demanderait un titre bonus, on a décidé d'y travailler. Certains éléments n'ont pas eu à être beaucoup arrangés, alors que d'autres ont nécessité un plus gros travail d'adaptation. En tout cas, l'expérience nous a beaucoup plu, et nous sommes même surpris du résultat !

Qu'attendez-vous de la sortie de cet album ? Avez-vous déjà des plans pour le futur ?
L'appui de Metal Blade devrait nous permettre de faire découvrir le groupe à un tas de nouvelles personnes. Les premiers retours sur l'album sont vraiment positifs, et on espère que cela va continuer ainsi ! Nous allons de plus chercher à nous produire en concert le plus possible ! Nous avons démarré la promotion de l'album avec une tournée française en Avril, dont 4 dates en compagnie de The Black Dahlia Murder. Pour la suite de l'année et 2020, nous travaillons actuellement sur plusieurs tournées et concerts, l'objectif majeur étant de nous produire là où on nous écoute le plus, en Amérique du Nord. Par ailleurs, nous travaillons déjà sur la composition de son successeur, attendez-vous donc à entendre à nouveau parler du groupe à l'avenir !

FRACTAL UNIVERSE - Rhizomes Of Insanity
Metal Blade Records

Facebook : www.facebook.com/fractaluniverseband

Folie ambiante Un groupe Français signé par Metal Blade Records, ça ne pouvait qu'attiser notre curiosité ! Nous avons donc écouté et nous avons vraiment apprécié Rhizomes Of Insanity, le deuxième album des Nancéens. Technique, progressif, inspiré, ce disque devrait leur permettre de s'exporter, à condition que le label joue vraiment le jeu. C'est tout le mal que nous souhaitons à Vince Wilquin (chant, guitares) et à ses potes... Interview parue également dans le Metallian 113 de Mai 2019 (entière ici)
Entretien avec Vince Wilquin... Par Will Of Death
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